A Hayange, le maire Front national veut expulser le Secours populaire

Un maire dispose-t-il d’un droit de regard sur les activités des associations installées dans sa ville ? Pour le frontiste Fabien Engelmann, maire d’Hayange (Moselle), la réponse est oui. Vendredi matin 30 septembre, un huissier, flanqué de la police municipale de la cité minière et de la directrice générale des services, devait se présenter au local du Secours populaire pour demander à l’association d’évacuer les lieux.

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Selon le maire FN, les responsables locaux du Secours populaire « utilisent l’image » de l’association « pour faire de la politique ». M. Engelmann met en cause certaines déclarations à la presse d’Anne Duflot-Allievi, présidente locale de l’organisation caritative, assimilées à de la « propagande promigrants ».

Cette dernière avait aidé le collectif anti-FN Hayange en résistance à organiser un repas pour des réfugiés. « Ce sont des gens qui ont une idéologie communiste. Qu’ils soient adhérents ou pas au Parti communiste, je m’en fous », lâche l’élu, qui réclame donc leur départ.

Ville durement frappée par le chômage

Depuis une dizaine d’années, les locaux sont gracieusement mis à disposition de l’association par la municipalité. L’accord, entériné lors d’un conseil municipal, n’est pas encadré par un bail. Un point sur lequel Fabien Engelmann entend s’appuyer pour justifier l’expulsion.

Dans cette ville durement frappée par le chômage, le Secours populaire distribue de la nourriture, des vêtements, et aide des familles dans le besoin. « Nous ne sommes pas engagés politiquement, on ne comprend pas qu’un élu veuille chasser une association qui vient en aide à 800 personnes sur sa ville, se désole la responsable départementale, Marie-Françoise Thull. Il aurait envie que les associations fassent à sa mesure. Il n’a pas compris l’indépendance à respecter. »

L’élu frontiste envisage d’octroyer les locaux à d’autres associations caritatives. Il explique avoir sondé des bénévoles de Fraternité française, un organisme dirigé par la députée européenne FN Mireille d’Ornano, dont la présidente d’honneur n’est autre que Jany Le Pen, femme de Jean-Marie Le Pen.

Contactée, Mme d’Ornano oppose une fin de non-recevoir à Fabien Engelmann. « Je ne veux pas, je ne suis pas en compétition avec le Secours populaire, assure-t-elle. Ils ont de gros moyens. Plus que moi. »
Le Monde

Une réflexion sur “A Hayange, le maire Front national veut expulser le Secours populaire

  1. Bah, il suffit d’un recours en référé au Tribunal administratif, avant deux mois : ça doit couter une quinzaine d’euros, remboursables par la partie adverse en cas de gain de cause, et les motifs ne manquent sûrement pas vu que les arguments invoqués oralement sont déjà anticonstitutionnels donc irrecevables. Le Secours populaire est reconnu d’utilité publique…

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