L’extrême-droite se déguise en Daesh, simule une attaque terroriste et sème la panique
Fausses armes, vrais blessés. Des militants d’extrême droite tchèques ont déployé l’artillerie lourde, dimanche, pour mettre au point une «performance théâtrale» au goût douteux… Alors que la capitale tchèque commémorait dimanche 21 août l’écrasement par les chars russes du Printemps de Prague en 1968, des membres d’un groupe d’extrême droite appelé «Initiative»- ont simulé une attaque terroriste en plein coeur du centre historique de la capitale tchèque, pour «dénoncer l’immigration» et mettre la population en garde contre une «invasion islamique» selon son leader Martin Konvika.
Perché sur le dos d’un chameau spécialement dépêché pour l’occasion ou au volant d’un hummer, les membres d’Initiative grimés en djihadistes du groupe Etat Islamique ont hurlé des «allahou akbar» et tiré en l’air avec de fausses kalachnikovs à air comprimé.
Vent de panique
Comme le rapporte le New York Times, la mise en scène n’a pas tardé à créer un mouvement de panique sur la place, pleine de touristes, au moment où Martin Konvika et ses accolytes s’apprêtaient à simuler l’exécution d’un prisonnier en tenue orange, typique des vidéos de propagande diffusée par le groupe Etat islamique. Une Pragoise a ainsi confié au journal américain: «J’arrivais sur la place de la vieille ville et j’ai entendu des coups de feu au loin. Puis j’ai vu un groupe d’une quarantaine de personnes, dont certains hurlaient en hébreu, courir dans ma direction. Quelques-uns ont trébuché, les autres leur ont marché dessus», laissant certains d’entre eux avec des hématomes. Un serveur qui travaillait sur la place dimanche a posté sur son compte Facebook la vidéo où l’on peut voir des passants, «absolument terrifiés» venir se réfugier dans son restaurant.
Une enquête ouverte
L’action a pu être stoppée au bout d’une vingtaine de minutes par la police pragoise, dont le porte-parole Tomas Hulan a indiqué à l’AFP qu’une enquête avait été ouverte pour «soupçon de perturbation de l’ordre public. La poursuite pour diffusion d’une fausse information alarmante n’est pas à exclure non plus». «Nous sommes en train de contacter les témoins, pour documenter cet événement», a-t-il poursuivi sans vouloir «spéculer» sur l’aboutissement de l’enquête.
C’est pour faire voir qu’ils sont de bons acteurs, des bouffons. Mais ça on le savait déjà.
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