En Australie, le voile islamique est invité dans les entreprises
Plusieurs grandes entreprises proposent aux salariées qui le souhaitent un uniforme doté d’un hidjab. Un choix qui crée la polémique dans ce pays pourtant ouvert au multiculturalisme. Et inventeur du burkini.

Le voile de Sarah couvre parfaitement ses cheveux et son cou. Il est gris clair ; a priori on ne peut plus banal dans la catégorie des foulards islamiques. Mais un logo apparaît discrètement : celui de la Commonwealth Bank, la CBA, l’une des plus grandes banques australiennes.
Son uniforme comprend désormais un hidjab pour les salariées intéressées. Quelques semaines après sa présentation, environ 300 d’entre elles l’ont commandé. Les employées d’une banque concurrente, la Westpac, porteront, en avril 2017, leur nouvelle tenue qui pourra aussi comprendre un hidjab : un foulard bleu marine avec la lettre «W» dessinée en gris charbon. Chez l’opérateur téléphonique Optus, la couleur n’a pas encore été tranchée parmi les deux qui représentent l’entreprise : le voile sera soit bleu canard, soit mauve.
Ils viennent principalement du Royaume-Uni, de Nouvelle-Zélande, mais aussi de Chine, d’Inde, des Philippines, du Vietnam, etc. Selon le recensement de 2011, 2,2 % des habitants sont musulmans et plus de 60 % de ces derniers sont nés à l’étranger (notamment au Liban, en Turquie, en Afghanistan et au Bangladesh). L’Australie est « la société multiculturelle qui connaît le plus de succès dans le monde », ne cesse de vanter son premier ministre, Malcolm Turnbull.
Appel au boycott de la banque
Mais n’en déplaise au chef du gouvernement, Pauline Hanson, une candidate « anti-islam » qui veut « abolir le multiculturalisme », vient de remporter quatre sièges au Sénat avec son parti One Nation. Cette formation fait son grand retour sur la scène politique après vingt ans d’absence.
Dans ce contexte, l’introduction d’un voile « corporate » dans quelques-unes des plus grandes entreprises australiennes divise. Certains applaudissent. Mais, à l’opposé, a été lancé un appel à boycotter la CBA, la banque la plus médiatisée dans cette affaire. Elle a été accusée, par courrier, d’insulter les femmes et les patriotes australiens.
Sur les réseaux sociaux, certains lui reprochent « de célébrer une culturemisogyne rétrograde » et de soutenir « un symbole d’oppression pour des millions de femmes dans le monde ». « Ce serait bien si en signe de solidarité avec la culture australienne les femmes musulmanes s’habillaient un jour comme nous », peut-on ainsi lire sur Facebook.
La banque s’attendait sans doute à de telles réactions : elle a préféré ne pas communiquer le nom de famille de l’employée qui témoigne dans The Australian Financial Review afin d’éviter les réactions haineuses à son égard.
A reblogué ceci sur Boycott.
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Il faut qu’ils s’habillent comme nous. Cette phrase m’a toujours fait marrer.
Celui-là va plus fort encore.
« Ce serait bien si en signe de solidarité avec la culture australienne les femmes musulmanes s’habillaient un jour comme nous » Comme s’il n’y en avait pas. Que des mythos.
Curieusement les memes ne disent jamais l’inverse. Moi occidental quand je vais dans les pays du golfe je m’habille en qami blanc en solidarité avec la culture Arabe.
Ou en boubou en Afrique en solidarité avec la culture africaine.
Ou en foulard au Maghreb en solidarité avec la culture maghrébine.
……..
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