Pourquoi Donald Trump attire tant de fans violemment antisémites

Sur Twitter, les juifs qui critiquent Trump sont harcelés par des trolls antisémites et le candidat républicain reste silencieux.

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En mars, la journaliste conservatrice Bethany Mandel a écrit un article intitulé «Depuis que je tweete sur Trump, j’ai tellement d’ennemis antisémites que j’ai dû acheter un revolver». Dans le journal The Forward, elle raconte que, depuis qu’elle a critiqué les fans de Trump sur Twitter après la primaire républicaine de Caroline du Sud, des fans néonazis du milliardaire lui ont dit, entre autres, qu’elle «méritait le four». Elle a reçu des menaces de mort sur Facebook et porté plainte.

En février, elle avait tweeté: «Je n’ai jamais autant reçu de tweets antisémites que depuis l’ascension de Trump.»

Ben Shapiro, un autre journaliste juif anti-Trump, a également été obligé de porter plainte. Il expliquait à Bethany Mandel «[avoir] reçu plusieurs menaces de mort et [dormir] avec un fusil près du lit». Après avoir quitté le site conservateur Breitbart, qu’il jugeait trop pro-Trump, Shapiro avait été visé par un torrent de haine antisémite. Sur Twitter, des trolls lui ont souhaité de finir dans une chambre à gaz avec sa femme et ses enfants.

Cibler les juifs sur Twitter

Plus récemment, Julia Ioffe, qui a écrit un article dans GQ sur Melania Trump, a déposé plainte, après un déluge de posts violents censés venger Trump. Pour l’occasion, les fans du candidat républicain ont ressorti les pires caricatures antisémites des années 1930 et ont même utilisé Photoshop pour poster des images de la journaliste avec une tenue de prisonnier de camp de concentration.

 

Le dernier cas en date est celui de Jonathan Weisman, un journaliste du New York Times, qui se fait insulter par des néonazis depuis qu’il a retweeté un article sur Trump intitulé «Voici comment le fascisme arrive en Amérique». Dans un éditorial, il a expliqué qu’il préférait retweeter les insultes pour conserver cette «base de données de la haine». Le seul message qu’il a envoyé à Twitter pour se plaindre est une image de lui décapité.

Dynamiser les jeunes d’extrême droite

Si Donald Trump, dont la fille Ivanka s’est convertie au judaïsme, n’a pas lui-même fait de déclarations antisémites, son discours xénophobe (particulièrement sur les Mexicains et les musulmans), nationaliste («L’Amérique d’abord» est son slogan de politique étrangère) et parfois complotiste plaît beaucoup à certains groupes suprémacistes blancs:

Le complotisme de Trump était particulièrement virulent en 2011 et 2012, lorsque le milliardaire a passé des mois à dire que Barack Obama était un musulman né au Kenya. Il a aussi insinué que le père de Ted Cruz était peut-être complice dans l’assassinat de John F. Kennedy, que les vaccins pouvaient causer l’autisme et que des milliers de musulmans du New Jersey avaient célébré les attentats du 11-Sseptembre.

Un des comptes Twitter du mouvement a pour photo de bio un portrait de Marion Maréchal-Le Pen. On peut y lire quotidiennement des messages racistes et antisémites, comme celui-ci, censé décrire l’Amérique idéale en cinq mots: «Donald Trump expulse toutes les personnes à la peau foncée.»

Suprémacistes blancs de l’ère internet

Le journaliste Yair Rosenberg, qui tweete beaucoup sur l’antisémitisme, explique qu’avant la campagne de Trump les insultes antisémites à son égard venaient surtout de personnes violemment anti-Israël, mais que, ces derniers mois, les trolls néonazis et suprémacistes blancs étaient devenus plus actifs sur Twitter.

C’est aussi l’impression de Josh Marshall, le rédacteur en chef du site Talking Points Memo, qui a récemment tweeté:

«L’ascension de Trump a radicalement fait augmenter les commentaires antisémites contre les juifs sur Twitter, et pas seulement les critiques hyper agressives d’Israël et du sionisme. Plutôt le style “sale youpin, retourne à Auschwitz”.»

 

Pendant sa campagne, Trump a même retweeté un post venant de @whitegenocide, un compte Twitter obsédé par l’idée d’un «génocide blanc» dans une Amérique multiculturelle.

Slate

 

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