Le cinéma l’utopia a été attaqué par un commando pro-israéliens

La soirée-débat d’Utopia organisée, mardi soir, autour de la figure très contestée de Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné depuis 31 ans en France, a failli tourner court. La veille, dans la nuit, un mystérieux commando s’est attaqué au cinéma en placardant des affiches et des slogans sur les portes de l’établissement, dont les serrures ont été bouchées. «En arrivant mardi matin, les employés n’ont pas pu rentrer, raconte Anne-Marie Faucon, la directrice d’Utopia, on a dû changer toutes les clefs. ça devient impossible, on subit des pressions dès que l’on organise une soirée politique et que l’on ose s’interroger sur Israël.
La rencontre, organisée par plusieurs associations pro-palestiniennes à la suite de la projection du film documentaire «Après la guerre, c’est la guerre», posait notamment la question de la libération de Georges Ibrahim Abdallah, condamné pour terrorisme et actuellement incarcéré à la centrale de Lannemezan.
La ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) s’est d’ailleurs émue de cette démarche. Mais Anne-Marie Faucon qui fait partie de l’union juive française pour la paix (UJFP) rappelle que «des Israéliens eux-mêmes, dont des intellectuels, contestent la politique de leur propre gouvernement et qu’ils sont les victimes de tels agissements».
4 000 euros de facture
Anne -Marie Faucon, la directrice d’Utopia-Toulouse a porté plainte pour dégradations auprès du commissariat de police. La facture des serrures du cinéma bouchées par les activistes s’élève à 4000 euros. «Cet acte n’est pas signé, mais ce sont toujours les mêmes, qui sont derrière ce genre d’actions», note Anne-Marie Faucon, qui ne veut pas citer de responsables, mais qui a sa petite idée. «On a malheureusement l’habitude».