Aurélien et Dany, condmanés pour une serie de braquages

Douze ans contre Aurélien Arbona et six contre Dany Vilain : si l’avocate générale a opéré dans son réquisitoire une distinction du simple au double entre les deux jeunes hommes, c’est que le premier répond de toute la série de braquages dont avait été victime l’Amiénois en mai et juin 2013 (cinq commerces, des voitures et des scooters), quand le second n’est accusé que de deux. C’est aussi qu’Arbona compte, à 20 ans, trente mentions au casier judiciaire quand Vilain n’en a qu’une.
Les aveux, sans les mépriser, elle les ramène à leur juste valeur : « Ils n’avouent que ce qui est dans le dossier. En revanche, ils refusent de donner le nom d’un troisième complice. Pour eux, c’est juste une question de réputation. Juste histoire de dire : « Je ne suis pas une balance ». Ils sont du côté du quartier, pas du côté de la justice, ce qui me fait dire que ce ne sont pas encore des honnêtes hommes. Car le risque de représailles, je n’y crois pas… »
De quoi raviver les souvenirs de Ghislain Fay, qui fut dans une autre vie policier : « J’ai quand même retrouvé un jeune sportif mort étouffé dans une cave parce qu’il avait parlé, et un gardien d’immeuble empalé avec un manche à balai après avoir collaboré avec la justice… »
Ça jette un froid, comme ces écoutes téléphoniques qui révèlent que depuis sa prison, Arbona organisait les pressions sur les témoins et mettait même à l’amende les bavards, afin de financer sa détention. Il faut dire que le jeune homme, qui n’a jamais travaillé, ressent des besoins : les mille euros dérobés à la boulangerie de Poulainvile, il avait estimé que ce n’était « pas grand-chose ».