Il détenait plusieurs dizaines d’armes et de grenades et se préparait a une révolution

Armes saisi arsenal charlieÀ la barre du tribunal correctionnel d’Évreux, mardi, l’homme de 56 ans en costume cravate est parfaitement calme. Il travaille dans la marine marchande au Havre. C’est un véritable arsenal de guerre qu’il abritait chez lui, à Sainte-Croix-sur-Aizier.

À son domicile, une perquisition réalisée en octobre 2013 a mis au jour un fusil d’assaut, un fusil-mitrailleur, des pistolets automatiques, 10 canons de pistolets automatiques, 12 grenades offensives de 1937, un colt 357 magnum…

Une seconde perquisition, dans le cadre d’une autre procédure, effectuée deux mois plus tard, portait sur 73 armes. C’est pourquoi il était jugé pour six infractions à la législation sur l’importation, la détention, l’acquisition, la fabrication ou le commerce d’armes.

« J’ai peur qu’un de ces jours, ça pète. Ce jour-là, il y aura ceux qui auront des armes et ceux qui n’en auront pas », répond l’homme aux demandes d’explications de la présidente, Marie-Christine Devidal. Dans sa sombre vision de la société, il annonce une révolution en France dans les prochaines années. Le cercle d’amis à qui il revendait des armes pouvait en avoir besoin, « au cas où »

« On est bien loin du collectionneur d’armes, accuse Yves Dupas, le procureur de la République adjoint. Les grenades étaient stockées dans son garage, d’autres armes ont été retrouvées sous une commode de la salle de bains… Vous êtes peu soucieux des règles fondamentales de sécurité.

Faut-il rappeler que l’attentat contre Charlie hebdo a été réalisé avec deux kalachnikovs et qu’il existe une porosité entre le banditisme, le terrorisme et les collectionneurs ? Vous avez franchi la ligne ! »

Le tribunal prononce une peine de deux ans de prison avec sursis et une interdiction de détenir ou de porter une arme soumise à autorisation pendant cinq ans. Les armes ont été mises sous scellés et confisquées.

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