L’ex-ambassadeur Boris Boillon interpellé avec 390.000 € en liquide, a été réintégré au Quai d’Orsay

L’ancien ambassadeur en Irak et en Tunisie avait été interpellé en 2013 avec 350.000 euros en liquide sur lui, alors qu’il montait dans un train pour Bruxelles.

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L’ancien ambassadeur de France en Irak et en Tunisie, Boris Boillon, a réintégré le ministère des Affaires étrangères, après un passage dans le privé. «Il a été envoyé en renfort jusqu’à la fin de l’année auprès de notre délégation aux Nations unies à New York», nous a confirmé un cadre du Quai d’Orsay. «Preneur de notes après avoir été ambassadeur, pas très glorieux», persifle de son côté un de ses collègues du Quai, où le flamboyant diplomate de 47 ans s’est fait beaucoup d’ennemis.

Conseiller Afrique du Nord/Moyen-Orient à l’Elysée après l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, Boris Boillon fut ensuite nommé à Bagdad, pour relancer les relations franco-irakiennes, sur le plan commercial notamment. Sur les bords du Tigre, le jeune diplomate, arabisant, s’était montré l’un des plus actifs ambassadeurs, n’hésitant pas à se déplacer dans un pays, déjà secoué par les violences. «Boris Boillon a beaucoup de qualités, mais aussi beaucoup de défauts», constate un vieux briscard qui le connaît bien.

Des rapports houleux avec les journalistes

S’affranchissant allègrement des règles en usage, le diplomate n’hésitait pas à décrocher son téléphone pour enguirlander un journaliste coupable, selon lui, d’avoir écrit un papier «dérangeant», après l’avoir appelé peu auparavant pour le féliciter au contraire d’une «analyse» qui «convergeait» avec la sienne.

Après un passage rapide en Tunisie – où il défraya la chronique en invectivant encore une fois des journalistes locaux lors d’un déjeuner – Boris Boillon demanda sa mise en disponibilité du Quai d’Orsay après l’élection de François Hollande afin de se lancer dans les affaires, aux commandes de Spartago, sa société de consulting, qui fut active en Irak notamment.

En 2013, il fut interpellé à la gare du Nord à Paris avec 350.000 euros et 40.000 dollars en liquide sur lui, alors qu’il montait dans un train pour Bruxelles.

«Boris Boillon a demandé à être réintégré au Quai d’Orsay, il en avait le droit, et sa demande a été acceptée», affirme-t-on au ministère des Affaires étrangères.

Le Figaro

Un scandale de pédophilie étouffé par le Quai d’Orsay

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Un scandale de pédophilie étouffé

L’homme n’est pas cité nommément dans le livre. « Comme il n’a été ni condamné ni officiellement sanctionné, on ne peut pas citer son nom », explique le journaliste. Il est pourtant accusé d’être un prédateur sexuel. En 2013, le FBI monte une opération anti-pédophilie et tombe dans « les numéros de téléphone des prédateurs » sur ce jeune diplomate détaché récemment du Quai d’Orsay au siège des Nations Unies à New York. Immédiatement, l’homme est renvoyé par le secrétaire général des Nations-Unis, Ban Ki-Moon.

Alors que l’homme aurait pu être remis par la France à la justice américaine, il est simplement rappelé à Paris. Pour éviter d’être arrêté sur le tarmac de l’aéroport de New York, l’homme décide alors de rentrer en France en passant par Montréal au Canada, qu’il rejoint en voiture.

Rentré à Paris, on le prévient qu’il ne sera plus jamais envoyé à l’étranger mais il n’est pas poursuivi ni licencié. Il est alors chargé de gérer les réseaux sociaux d’une direction de la maison avant d’être recruté dans une prestigieuse banque d’affaires par un ancien diplomate de haut rang.

L’histoire ne s’arrête pas là. L’homme n’a pas été rayé des cadres du ministère puisque son nom apparaissait récemment dans un jury de concours interne du Quai d’Orsay.

Le JDD