Euro 2016 : le maillot de l’équipe de France a couté 5,85€, les ouvriers payés 0,65 €

Lorsque les fans de l’équipe de France, d’Angleterre ou d’Italie endosseront leurs maillots flambant neufs pour suivre les exploits de leur équipe fétiche pendant l’euro de foot qui s’ouvre ce vendredi 10 juin, ils n’y penseront sans doute pas.

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Pourtant, ils devraient garder ce chiffre en tête : le maillot qu’ils ont généralement acheté autour de 85 euros n’a coûté que 5,85 euros à produire. Et les ouvriers qui l’ont fabriqué n’ont été payé en moyenne que 65 centimes d’euros pour le faire.

Quant aux Air Jordan qu’ils auront peut-être aux pieds, Nike n’aura alloué que 2,4 euros en moyenne aux petites mains qui les ont cousues, alors que ces baskets de luxe sont commercialisées autour de 140 euros.

La France ne lutte pas assez contre l’esclavage moderne selon le CNCDH

La Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) déplore que la traite des êtres humains soit si peu réprimée dans notre pays.

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La France ne lutte pas suffisamment contre la traite des êtres humains, un sujet qui reste mal connu et ne se limite pas à l’exploitation sexuelle, souligne la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) dans un rapport publié jeudi.

Adultes ou enfants contraints de se prostituer, esclaves domestiques, migrants exploités dans des ateliers clandestins, mineurs contraints à la mendicité ou à la délinquance pour le compte d’autrui … La traite recouvre des réalités très diverses.

« Si l’exploitation sexuelle est une forme importante d’exploitation, elle ne recouvre pas l’ensemble des phénomènes », insiste l’institution, composée de 64 représentants syndicaux, associatifs ou personnalités qualifiées.

Or, « la France n’est toujours pas dotée d’une politique publique à part entière de lutte contre la traite et l’exploitation des êtres humains », dénonce l’institution.

Un plan d’action national a certes été lancé en 2014, qui a confié à la CNCDH le mandat de rapporteur national indépendant. Mais « bon nombre de mesures n’ont à ce jour pas été mises en place », estime cette dernière.

Sud Ouest

Les domestiques asiatiques moins bien traitées en Scandinavie que dans le Golfe ?

De nombreux rapports ont dénoncé, à juste titre, le traitement des travailleurs émigrés en Arabie saoudite ou au Qatar. Mais la situation des domestiques asiatiques en Norvège et en Suède amène à poser une question sacrilège : sont-elles mieux traitées que dans le Golfe ?

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Ces trois dernières années, de surprenants débats publics au Danemark et en Norvège ont quelque peu écorné l’image du progressisme scandinave.

Selon plusieurs organisations de défense des travailleurs, les employées domestiques asiatiques, venues essentiellement des Philippines, y seraient traitées comme des esclaves modernes. Pourtant, dans la presse internationale, ce sont plus souvent les pétromonarchies du Golfe — Arabie saoudite et Qatar en têtequi font l’objet de ces accusations, pour le sort peu enviable de leurs travailleurs domestiques étrangers1. En cause, de faibles rémunérations, des salaires versés en retard et parfois jamais, des cas de violence et de viols et une absence de liberté de circulation du fait de la confiscation des passeports. Qu’est-ce que le vécu des employées domestiques étrangères dans les pays scandinaves peut-il donc bien avoir en commun avec celui des pays du Golfe  ?

Ce sont les conditions de travail et de rémunération de milliers de nourrices asiatiques (appelées «  nannies  ») qui nourrissent le feu de la critique au Danemark et en Norvège : 30 à 35 heures hebdomadaires généralement payées entre 300 et 550 euros par mois, dans des pays où l’équivalent d’un salaire minimum est environ quatre à six fois supérieur2

Légalement, il n’y a pas de salaire minimum dans les pays scandinaves. Des négociations entre syndicats et patronat permettent généralement d’aboutir à des accords de branche ou d’entreprise. Dans le cas de travailleurs étrangers, fraîchement arrivés et ne parlant aucune langue nordique, ces accords de branche assurant la dignité du travail sont aisément contournés en toute légalité

Dans les pays du Golfe, il n’y a pas non plus de salaire minimum, mais la loi de l’offre et de la demande régit le marché de l’emploi. Les familles émiraties, qataries, saoudiennes ou koweïtiennes paient généralement l’agence qui leur fournit la ou les travailleuses étrangères. Les salaires des pays du golfes sont globalement équivalents, parfois même plus élevés qu’en Norvège.

Orient XXI