Pourquoi les médias Russes raffolent de l’extrême droite Française

Les médias russes en France raffolent de l’extrême-droite. Entre les chroniqueurs de RT France, qui donnent une coloration politique à la droite de la droite, et Sputnik qui considère Marine Le Pen virtuellement présidente de la France, ces sites ne font pas que soutenir la Russie. Troisième et dernier volet de notre enquête sur les réseaux médiatiques russes en France (le premier est ici, le deuxième là.)
Si la loi Travail et l’immigration sont des sujets qui font le beurre de RT France et de Sputnik, comme nous le racontions dans le premier volet de notre enquête, ces deux médias sollicitent régulièrement des figures de la frange dure de l’extrême-droite française, comme Yvan Blot (qui orthographie son prénom « Ivan » sur les sites russes), Jacques Bompard ou Jean-Yves Le Gallou, tous trois anciens du FN tendance Jean-Marie Le Pen.
Les deux sites semblent surtout particulièrement intéressés par le Front national, décrit comme « le parti de France numéro 1« . Sa présidente, Marine Le Pen y est présentée comme une « grande dame de la politique française« , « virtuellement présidente » du pays. Résultat : chacun de ses déplacements ou prises de parole est prétexte à un article.
Interview de Marine Le Pen pour RT France, 20 mai 2016 : « Si je suis élue, la France pourrait reconnaître la Crimée comme russe »
Par ailleurs, les chroniqueurs réguliers de RT France donnent une coloration politique très marquée… à la droite de la droite. On y trouve par exemple l’historien proche de l’Action française Bernard Lugan, le conservateur britannique John Laughland, qui a publié sur RT un texte pour défendre le Serbe Radovan Karadzic, condamné en mars pour génocide, le physicien belge Jean Bricmont (bien connu ici) ou encore le patron de l’hebdo d’extrême-droite Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel. « Ils ont dû voir dans mes papiers que j’étais plutôt prorusse, supposait ce dernier à Libé.