Un néo-nazi, un vrai, au parlement slovaque

Il s’appelle Marian Kotleba. Il a 38 ans. Depuis deux ans et demi, il dirige une région de la Slovaquie que tout le monde ignorerait si les nostalgies nazies de son leader n’avaient attiré quelques reporters depuis novembre 2013, lorsqu’il devint le gouverneur de la région de Banská Bystrica en promettant de chasser tous les Tsiganes. Marian Kotleba dirige le parti Notre Slovaquie, le parti de l’ultra-droite nationaliste. Lors des élections législatives hier, le parti a fait son entrée au parlement et conquis 14 sièges.

Pour l’eurodéputée social-démocrate slovaque, Monika Flasikova Benova, l’entrée au parlement des néo-nazis est « une grande honte ». Comme l’affirmait ce lundi matin le quotidien libéral Sme, « le parti LS-Nase Slovensko est plus qu’un simple parti radical, nationaliste et europhobe du type du Front National ».

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La photo ci-dessus le montre, il y a quelques années, dans l’uniforme qu’endossaient les soldats de la milice slovaque collaborationniste, mise en place par le régime nazi. Le zèle du régime slovaque de l’époque était tel, qu’il proposa, selon un papier publié sur le site de la BBC, de payer 500 marks à Berlin pour chaque juif déporté vers l’Allemagne. Les historiens estiment qu’environ 75 000 Juifs slovaques (83% du total de la communauté) furent déportés et tués dans les camps de la mort nazis.

Comme le précisait l’envoyé spécial de Libération en janvier 2014, «  Kotleba a possédé un magasin de vêtements pour nostalgiques nommé KKK, hommage morbide au Ku Klux Klan. Il a collaboré avec le parti néonazi allemand NDP. Et, surtout, il voue un culte obsessionnel à l’Etat slovaque clérical fasciste de 1939-1945, éphémère croupion du IIIe Reich, obtenu directement auprès de Hitler par un prêtre catholique, Jozef Tiso. Père de la première nation slovaque, ce dernier est resté à sa tête durant toute la Seconde Guerre mondiale, avant d’être pendu par les Soviétiques en 1947 ».

 

Ouest France

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