DPDA: « Pour le bien de la France, taisez-vous M. Finkielkraut! »
Invité de l’émission de France 2 « Des paroles et des actes », le philosophe Alain Finkielkraut a été attaqué par une enseignante sur sa responsabilité d’intellectuel au coeur du débat sur la place de l’islam en France.

C’est l’une des séquences qui a le plus fait réagir les téléspectateurs. Jeudi 21 janvier, sur le plateau de l’émission de France 2 Des paroles et des actes, Wiam Berhouma, une professeure d’anglais engagée, n’a pas hésité à critiquer en direct le philosophe Alain Finkielkraut.
« Là où votre rôle d’intellectuel était d’éclairer les débats, vous avez au contraire obscurci nos pensées, nos esprits, avec tout un tas de théories vaseuses et très approximatives, je tiens à le dire », a-t-elle lancé (voir le replay à partir de la 42e minute). La jeune femme avait auparavant détaillé son propos, soulignant que « la parole raciste s’est décomplexée ces dernières années en France » et que « les musulmans sont discriminés« . Elle a également regretté que le membre de l’Académie française ne dénonce pas suffisamment ces discriminations dont des musulmans sont victimes. « Êtes-vous conscient de faire mal à la France? », l’a-t-elle interrogé.
« Là où votre rôle c’était d’éclairer les débats, vous avez obscurci nos esprits », dit Wiam Berhouma #DPDAhttps://t.co/gHJi6njyDS
— francetv info (@francetvinfo) 21 Janvier 2016
« Je dois vous dire que je suis absolument accablé par ce que je viens d’entendre », a répondu Alain Finkielkraut, défendant son point de vue et notamment une « remise en question de l’islam par lui-même », nécessité absolue selon lui. Le philosophe a ensuite tenu à citer des intellectuels musulmans qui dénoncent les dérives de cette religion. « Il est important de le dire », sans pour autant « être accusé d’islamophobie. Je m’inscrirais à SOS Racisme le jour où on mettra racisme au pluriel », a-t-il répliqué, insistant sur le fait qu’il faut condamner « tous les racismes ».
« Pour le bien de la France, taisez-vous »
L’enseignante, préférant « ne pas perdre de temps à répondre » point par point, a préféré demander à Alain Finkielkraut, de se taire « pour le bien de la France ». Une référence à un incident qui s’était déroulé sur le plateau de l’émission Ce soir ou jamais, de Frédéric Taddeï, en 2013. Le philosophe, excédé, avait crié « Taisez-vous » à Abdel Raouf Dafri. Une réplique devenu culte sur Internet.
« Pour le bien de la France, taisez-vous », échange tendue entre Alain Finkielkraut et une enseignante #DPDAhttps://t.co/rX7n0jhLTn
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Alain Finkielkraut en a profité pour revenir sur cette réplique. « Je suis accusé d’être Barressien [partisan de Maurice Barrès, l’une des figures du nationalisme français, NDLR], c’est un contre-sens terrible, j’essaie de répondre et je suis interrompu une fois, deux fois, trois fois pour pouvoir finir ma phrase, je dis ‘taisez-vous' », s’est-il justifié.
Quelques mots d’hébreu
Parmi les autres séquences qui ont retenu l’attention des internautes au cours de la soirée, de nombreux échanges entre Daniel Cohn-Bendit -également invité de l’émission- et Alain Finkielkraut. Et notamment quelques mots échangés en hébreu, au détour d’un débat sur l’école et le problème du système scolaire français.
« Vous caricaturez l’école, ça ne nous avance pas », commence l’ancien député écologiste, immédiatement interrompu par Alain Finkielkraut. « Schhh, hein… Nan, nan tu peux intervenir, mais je peux dire une phrase avant que tu repartes sur ton monologue. Deux? Merci, « toda raba », merci », lance Cohn-Bendit. « Bevakasha », répond le philosophe, « lehitraot », termine enfin Daniel Cohn-Bendit.
« L’école essaie de rattraper des inégalités », estime Daniel Cohn-Bendit #DPDAhttps://t.co/D1VGDFNFux
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« Bon, si on vous gêne, on peut se retirer », intervient alors David Pujadas, qui, comme de nombreux téléspectateurs, n’a pas compris la substance de l’échange. Ce qui n’a pas manqué de susciter de nombreux commentaires. En fait, les deux hommes se sont simplement échangés quelques formules de politesse, à savoir: « Merci beaucoup », « je t’en prie » et « au revoir ».