Guet-apens tendu aux pompiers à Ajaccio: Christian Richard, l’un des agresseurs mis en examen

Interpellé mardi en fin de matinée à Ajaccio, Christian Richard a été présenté hier à la juge d’instruction chargée d’enquêter sur l’agression de quatre pompiers et d’un policier le soir de Noël.

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Le jeune homme de 23 ans résidant aux Jardins de l’Empereur a été mis en examen pour « violences aggravées » sur les quatre secouristes et le fonctionnaire de police et « d’association de malfaiteurs en vue de commettre un délit puni de cinq ans d’emprisonnement ».

En l’occurrence, la justice le suspecte d’avoir activement participé à la préparation d’un guet-apens tendu à une équipe de sapeurs-pompiers d’Ajaccio.

À l’issue de son audition, il a été placé en détention.

Des « éléments matériels », notamment une vidéo, permettent de le rattacher directement aux préparatifs du feu allumé pour attirer les secouristes aux Jardins de l’Empereur.

Le jeune homme, connu de la police et de la justice pour des faits de vols et d’outrages, reconnaît avoir pris part à la mise en place du brasier mais nie catégoriquement être l’un des agresseurs.

Son avocat, Me Xavier Casimiri rappelle que Christian Richard bénéficie, « comme tout justiciable de la présomption d’innocence ».

Il s’agit de la cinquième mise en examen dans la procédure qui vise, outre l’agression des pompiers et du policier, des dégradations commises le 24 décembre au cours de l’après-midi.

Corse Matin

Ajaccio: 43% des Français ne condamnent pas le saccage de la salle de prière musulmane

Violente manifestation de représailles en Corse : les Français ne sont « que » 41% à la condamner et 87% pensent qu’elle pourrait se reproduire dans d’autres villes de France.

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Selon un sondage exclusif Ifop pour Atlantico, 43% des Français ne condamnent pas non plus le saccage du lieu de prière musulman dans le quartier des jardins de l’empereur. Une écrasante majorité des Français estiment par ailleurs que ces événements ne sont pas isolés et pourraient se reproduire. Des chiffres à mettre en parallèle avec le contexte tendu de la société française actuelle.

Concernant la manifestation, nous avons 41% des Français qui la condamnent. Ils sont donc minoritaires au sein de la société française, dans un climat post-13 novembre où le lien entre menace terroriste et détérioration de la situation dans certains quartiers difficiles est de plus en plus fait, notamment avec le profil de certains auteurs des attentats qui venaient de ces quartiers ou avaient un passé de petit délinquant de cité.

En ce qui concerne le saccage de la salle de prière musulmane, 57% des Français la condamnent, cette fois. Ce qui veut dire qu’il y a 43% qui ne la condamnent pas, soit une proportion assez élevée

 

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(Une erreur s’est glissée sur ce tableau. Il faut comprendre 57% pour le premier chiffre, et non 58%)

Atlantico

Ajaccio : Un « homme d’origine maghrébine » dépose plainte pour violences à son encontre

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Que s’est-il passé dans la soirée de samedi dans une rue du quartier Sainte-Lucie à Ajaccio ? Pour l’heure, l’enquête ne fait que débuter et devra le déterminer. Toujours est-il qu’un « jeune homme d’origine maghrébine », selon une source judiciaire, a déposé plainte au commissariat d’Ajaccio pour des violences à son encontre« Quatre ou cinq personnes s’en seraient prises à lui, alors qu’il se trouvait sur son balcon dans la soirée de samedi », rapporte la même source.

Un projectile a atterri sur la main du jeune garçon. Bilan: un doigt cassé et 21 joursd’incapacité totale de travail.

Corse Matin

Les manifestants à Ajaccio : «Le Bataclan c’est nous qui allons leur faire»

300 personnes ont encore manifesté samedi dans plusieurs quartiers sensibles d’Ajaccio, avec des slogans xénophobes, des menaces contre les musulmans ou » les racailles ».

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 Les condamnations des politiques locaux, les barrages de police pour empêcher les manifestants de monter dans le quartier des Jardins de l’empereur, les cordons de CRS n’ont pas freiné les manifestants samedi, à Ajaccio. Ils étaient 300, à pied, pour monter en haut de la colline en brandissant des drapeaux corses.

« On est chez nous »

C’est le slogan le plus entendu dans ce rassemblement, qui devait dénoncer l’agression de deux pompiers et d’un policier vendredi soir. Les manifestants voulaient aussi faire comprendre qu’aucun quartier ne devait devenir une zone de non droit, sur l’île de beauté.

« On montre qu’on est pas d’accord avec tout ça. On ne veut pas de zone de non droit et on ne veut pas de voyous. Si la police et le gouvernement ont baissé les bras, nous, on est toujours là et on ne se laissera pas faire », expliquent Antoine et Dominique, leaders improvisés du mouvement.

Antoine fait partie de ceux qui ont empêché que la situation dérape, appelant plusieurs fois au calme les plus agités. Eux prononcent des slogans clairement xénophobes comme « Arabi fora ! » (Les arabes dehors). « On les emmerde, ici on est en Corse », crie une manifestante. La plupart des habitants se retranchent chez eux, ferment leurs volets en entendant les pétards et la foule monter. Une poignée d’autres se mettent au balcon et applaudissent.

Dialogue impossible

Et puis, une septuagénaire sort et tente de relancer le dialogue. « Il y a des gens bien », tente-t-elle.

« Ne venez pas me dire qu’il y a des arabes gentils, ils sont tous les mêmes, lui répond un manifestant. Ils sont tous les mêmes, des terroristes. Nous on ne veut pas du Bataclan ici, le Bataclan c’est nous qui allons leur faire. »

« Un avertissement »

Lorsqu’un projectile est lancé depuis un immeuble du quartier des Cannes, les manifestants enfoncent une porte et brisent deux vitres. « Rien de scandaleux, juste un avertissement, selon Stéphane. Il faut savoir de temps en temps descendre dans la rue pour mettre le holà.

Nos forces de l’ordre sont compétentes mais si, de temps en temps, on ne fait pas nous-mêmes des actions, il n’y a plus de respect. (…) On a des valeurs et on ne peut pas laisser passer certaines choses ».

France Inter