Guéguerre de voisinage car la copine de son fils est « moitié maghrébine »
Depuis deux ans, deux habitants de ce village de 375 habitants ne se supportent plus. Mardi, ils étaient devant le tribunal de Saint-Quentin.

Le 19 août dernier à Attilly, le prévenu est dans sa cour, torse nu parce qu’il fait chaud, téléphone portable en main. De l’autre côté d’une palissade, le voisin profite lui aussi de l’été.
« Il m’a traité de fils de pute, j’ai répondu à ses insultes, indique à la barre le mis en cause. J’aurais dû me laisser insulter et porter plainte », déduit-il de sa présence devant la présidente Debergue. Derrière cet excès de langage, des mois, deux ans même, d’altercations diverses et variées. Autour d’une clôture. Autour de soirées. Autour de relations intimes. Autour, enfin, de propos racistes.
À l’origine des insultes de ce jour estival, l’appel, croit savoir la victime, que passe le prévenu à des amis pour venir détruire sa palissade. La tension monte, la clôture est malmenée, les noms d’oiseaux fusent de plus belle. Prévenus, les gendarmes arrivent pour calmer le jeu. Face à eux, un homme « agressif ».
Dans ce conflit, la palissade n’est qu’un prétexte. Tout se passait bien entre voisins il y a encore deux ans, lorsque la belle-fille du prévenu se met un jour à fréquenter le fils de la victime. Elle a 15ans, lui 23. Elle est à moitié maghrébine, lui non. Ce qui ne semble guère être du goût du papa du second, ainsi que cela transparaît à l’audience.
« Il vote FN, observe le tatoué. En soit, je m’en fiche, mais quand il m’est arrivé de recevoir des amis martiniquais, il a fait des remarques racistes. »
Peut-être la peine de deux mois ferme décidée par la présidente Debergue aura-t-elle cette vertu.