Des pompes funèbres appartenant à Thierry Morice soupçonnées de dépouiller des cercueils

5495357_11-1-1907936776_545x460_autocrop

Le cimetière d’Etables-sur-Mer, localité des Côtes-d’Armor de 3 100 habitants, a connu une activité particulière mercredi. Le corps d’une femme y a été exhumé sous le contrôle de gendarmes. Les militaires enquêtent sur les pratiques d’une entreprise de pompes funèbres locale, le Choix funéraire, soupçonnée de vols et d’abus de confiance au détriment des familles de défunt.

Cette entreprise aurait retiré les crucifix et les capitonnages garnissant les cercueils juste avant de mettre les corps en terre pour pouvoir les revendre ensuite à d’autres clients. Des housses mortuaires auraient aussi été réutilisées. Mercredi, les gendarmes ont pu constater l’absence d’habillage dans le cercueil exhumé.

Il avait pourtant été facturé une centaine d’euros à la famille. C’est un marbrier du département qui a dénoncé les agissements du professionnel. « J’étais au courant de ce qu’ils faisaient depuis plusieurs années. Les porteurs funéraires qui travaillaient pour la société m’ont dit que c’était courant.

J’ai moi-même vu Thierry Morice, le dirigeant, rouvrir le cercueil scellé d’un jeune de 20 ans », confie le marbrier. Il s’est finalement décidé à contacter les gendarmes après avoir pris connaissance d’une longue lettre manuscrite rédigée par une ancienne salariée corroborant ses soupçons.

Elle se souvient d’avoir assisté, au début de sa carrière en 2011, à l’enlèvement d’un capitonnage dans un cercueil.

Et puis il y a eu la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : « Un proche d’un défunt m’a dit que M. Morice l’avait menacé d’exhumer le corps et de le mettre dans une fosse commune s’il ne payait pas sa facture. » Elle est partie après ça, écœurée. « Voler les morts, c’est d’une bassesse sans nom et ça porte tort à l’ensemble de la profession », s’indigne-t-elle encore.

Joint hier, Thierry Morice relativisait : « J’attends d’être entendu pour donner ma version des faits, dénoncés dans un certain contexte. » Selon lui, ce sont parfois des familles qui ont demandé le retrait de crucifix.

Le Parisien

Tout commentaire à caractère raciste, diffamatoire ou incitant à la haine envers quelconque communauté sera supprimé et pourra donner lieu à des poursuites judiciaires, conformément à la législation en vigueur.