Ménard sera jugé pour provocation à la haine contre les élèves musulmans de Béziers

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Il avait affirmé en septembre que les écoles de sa ville comptaient trop de musulmans. Il avait également laissé entendre que ces mêmes écoles accueillaient trop d’enfants issus de la diversité. Le maire de Béziers Robert Ménard, proche du FN, sera jugé devant le tribunal correctionnel à Paris pour provocation à la haine après ses propos, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

L’élu a fait l’objet d’un renvoi en procès le 24 novembre par le parquet de Paris, qui avait été saisi par la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples, a précisé une source judiciaire. Le parquet vise deux déclarations du maire. La première sur son compte Twitter, le 1er septembre « #rentreedesclasses: la preuve la plus éclatante du grand Remplacement en cours. Il suffit de regarder d’anciennes photos de classe…».

Puis, une seconde, le 5 septembre sur LCI : «Dans une classe du centre-ville de chez moi, 91% d’enfants musulmans. Evidemment que c’est un problème. Il y a des seuils de tolérance (…)».

VIDEO. L’interview de Robert Ménard sur LCI

Le parquet de Paris vise le délit de provocation directe à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de son appartenance à une nation, une race, une ethnie, ou une religion. Selon la Licra, qui a annoncé dans un communiqué son intention d’être partie civile, le procès est prévu le 8 mars.

Pour Ménard, «c’est factuel»

«Je mes suis contenté de décrire la situation dans ma ville», a réagi M. Ménard. «Cela n’a pas valeur de jugement, c’est factuel, c’est ce que je peux constater», a-t-il ajouté précisant que dans ses déclarations «il n’y a de discrimination pour personne».

En mai 2015, il avait déjà suscité un tollé en évoquant «64,6%» d’élèves de confession musulmane dans les écoles publiques de Béziers, une estimation basée sur «les chiffres de (la) mairie». Une enquête, finalement classée sans suite, avait été ouverte pour vérifier l’existence éventuelle de fichiers illégaux à la mairie.

Plusieurs autres initiatives de Robert Ménard ont suscité la polémique. En octobre, la mairie de Béziers avait fait placarder des affiches représentant des hommes barbus présentés comme des migrants qui «arrivent» dans le «centre-ville». Le parquet de Béziers avait ouvert une enquête.

Sa «garde biterroise» déjà interdite par la justice

En juillet, le tribunal administratif de Montpellier avait interdit la mise en place souhaitée par la mairie d’une «garde biterroise», des volontaires censés patrouiller dans les rues de la ville. Une «milice» pour ses opposants.

Ancien secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Robert Ménard a été élu en 2014 à la tête de cette ville de 75.000 habitants, dans l’Hérault, avec le soutien du FN.

Le Parisien

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