Costume-cravate noir, chaussures cirées, chevelure lisse et soignée. Un visage quasi-identique à celui qu’arborait le prévenu sur les affiches électorales, lors des municipales cussétoises de 2014 et des départementales de 2015. Le sourire en moins.
Droit comme un « i », les mains à plat sur la barre, Arnaud Couture reconnaît d’emblée les faits. « Au départ, c’était une curiosité malsaine et c’est devenu une boulimie d’images. Il fallait télécharger toujours plus d’images, toujours plus horribles les unes que les autres. »

Arnaud Couture créait de faux profils Internet, se faisant passer pour des adolescentes, afin d’entrer en contact avec des jeunes filles, sur des forums, pour obtenir d’elles des selfies sexuels. Une « attirance virtuelle » qui a commencé en 2011. « Au départ, je téléchargeais des films normaux. Je suis tombé sur des clichés qui se trouvaient sur ces fichiers normaux. Ensuite, j’ai pas pu m’arrêter… »

Le parcours du prévenu interroge le tribunal : gendarme, puis surveillant pénitentiaire, avec en parallèle un fort engagement politique au Front national. « Vous défendiez des valeurs, comment pouvez-vous vous retrouver dans cette affaire ? », demande la présidente Zane. « C’est pas logique. Se retrouver de l’autre côté de la porte, être considéré comme un détenu, ça m’a fait un électrochoc », répond-il. « Il est dans sa bulle. Il y a peut-être un risque avec lui donc le suivi me paraît nécessaire », convient son avocat, Me Benalikhoudja.
Arnaud Couture est condamné à trois ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve de trois ans. Il sera également inscrit au fichier des délinquants sexuels.

La Montagne